mardi 16 avril 2019

COURTS MÉTRAGES DU 17 AU 23 AVRIL 2019

* COURT MÉTRAGE ADULTE : Denise d'Aubervilliers, de Sami Lorentz et Aufrey Espinasse, 6,40 mns


En deux mots

Images rares d'un bidonville de la région parisienne, commentaires de Jacques Prévert. Un témoignage plein d'humanité.

Synopsis

Face aux images de son enfance tournées en 1945 par Jacques Prévert et Éli Lotar dans les logements insalubres d’Aubervilliers, Denise Bilem fouille dans sa mémoire pour exhumer les souvenirs intimes qu’elle a pu conserver.

Pour aller plus loin

S’inscrivant dans une série documentaire valorisant le patrimoine des quartiers populaires, intitulée “Filmer la ville”, Denise d’Aubervilliers ressuscite d’émouvante façon une œuvre mythique de l’histoire du format court, Aubervilliersd’Éli Lotar. Tourné dans l’immédiat après-guerre, à l’été 1945, il entreprenait de montrer la misère incommensurable dans laquelle pouvaient vivre, à quelques encablures de Paris, des familles prolétaires dépourvues de tout. Le commentaire en avait été écrit par Jacques Prévert, dont la verve militante faisait merveille, et redonnait sa noblesse à une population laborieuse déshéritée, oubliée des puissants.

Une famille ouvrière en particulier était filmée dans les ruines de la ville et dans un quotidien aux âpres conditions, sans eau courante ni électricité. De nos jours, le duo de coréalisateurs, Audrey Espinasse et Sami Lorentz, a retrouvé l’une des fillettes de ce foyer, alors âgée de huit ans. Étant désormais plus qu’octogénaire, Denise se remémore devant leur caméra cette époque, ce tournage et ses conséquences. Et aussi la carrière d’actrice qu’elle choisit de ne pas tenter, pourtant encouragée par Prévert, afin de s’occuper de l’une de ses sœurs, malade. Elle n’aura pas décroché les étoiles, comme elle le croyait alors possible, vit toujours en HLM à “Auber” et nous transmet sa joyeuse philosophie de vie, stoïque et rieuse.
Comme dans Babcock, une histoire ouvrière (2017), également disponible dans le cadre de L’Extra Court, les deux jeunes documentaristes excellent à saisir l’humanité ordinaire, pour un portrait aussi émouvant que respectueux. Celui d’une femme, d’une ville et d’une manière de voir le monde.


* COURT MÉTRAGE ENFANT  : The Stained Club, de Mélanie Lopez, Chan Stéphie Peang, Alice Jaunet, 6,06 minutes.


En deux mots

Une évocation subtile et pleine de tendresse sur des enfants livrés à eux-mêmes.

Synopsis

Finn a des taches sur son corps. Un jour, il rencontre un groupe d'enfants avec des taches différentes. Un jour, il comprend que ces taches ne sont pas juste jolies.

Pour aller plus loin

Si ceux qui avaient quatorze ans en 1985 se souviennent de The Breakfast Club, les spectateurs de L’Extra Court vont désormais pouvoir découvrir The Stained Club, dont les six réalisateurs – parmi lesquels cinq jeunes femmes, la parité est dépassée ! – étaient bien loin d’avoir déjà vu le jour à l’époque du film de John Hughes… Dans ce film réalisé à l’école Supinfocom Rubika, établissement d’excellence installé à Valenciennes, les personnages ne sont pas des teenagers, mais des enfants, tout atteints d’un mal mystérieux et volontiers parabolique, un peu à la manière de Ma vie de Courgette.

Il y a d’ailleurs comme une parenté entre ces petits héros en 3D numérique et les marionnettes du fameux long métrage de Claude Barras. On trouvera aussi une semblable harmonie, entre légèreté et gravité, autour du motif de la différence, celle de ces geeks ou carrément “freaks” qu’un autre maître de l’animation, Tim Burton, a lui aussi souvent mis en scène. Le regard est singulier – et inventif – sur le thème de l’indifférence parentale, véritable souffrance pour un gamin ainsi amené à se constituer sa propre famille d’élection. 
Le film a reçu le Prix du public et le Prix lycéen de la compétition So French ! du Poitiers Film Festival en 2018.

Générique

Production Rubika Supinfocom
Scénario Mélanie Lopez Musique Valentin Lafort Interprétation Lily Carton, Lucas Lopez


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