mardi 18 janvier 2022

COURTS METRAGES DU 19AU 25 JANVIER 2022



 * COURT METRAGE ADULTE  : PACOTILLE, d'Eric Jameux, 12 mns. 

En deux mots

Un sans faute ! Interprétation (Sophie Quinton), dialogue, rythme... Un film culte. Une des meilleures comédies du catalogue. 

Synopsis

Thierry propose à Karine de monter dans sa voiture garée sur un parking. Le couple est en froid. En guise de réconciliation, Thierry offre à sa petite amie un pendentif sur lequel est gravée une sentence amoureuse… Contre toute attente, Karine interprète cette phrase de façon négative. La réconciliation se transforme peu à peu en malentendu puis en dispute.

Pour aller plus loin

Eric Jameux a fait le tour des festivals, jusqu’à une nomination aux César, avec ce duo impayable entre Karine, jeune femme à l’esprit cartésien, qui réagit au quart de tour, et Thierry, amoureux maladroit qui tente comme il peut de sauver les meubles. Au final, ce sont douze minutes de joute verbale et émotionnelle, dans le huis-clos de l’avant d’une voiture, ponctué par des plans larges et extérieurs en début et fin de film.

Situé sur le quai d’une zone portuaire de ville du Nord, l’aventure se passe en 1983, comme l’annoncent les vignettes collées sur le pare-brise de la bagnole sport. Le réalisateur distille le titre culte de Patrick Coutin J’aime regarder les filles, datant de 1981, qui succède au Printemps Allegro des Quatre saisons de Vivaldi, et le look des personnages en blouson de cuir et vinyle joue la carte rock du moment.

Un savoureux quiproquo mène la danse, et fonctionne par effet boule de neige, dès l’arrivée du garçon, que sa dulcinée se rappelle avoir vu en compagnie d’une autre. L’effet comique, mais dramatique pour les personnages, naît du pendentif en forme de cœur gravé du dicton « Plus qu’hier / Moins que demain ». Judicieuse idée d’avoir transformé une déclaration d’amour en motif de dispute fatale.

Générique

Production Lazennec tout court, Lazennec Tout Court

Scénario Eric Jameux Musique Antonio Vivaldi, Patrick Coutin Interprétation Sophie Quinton, Christophe Giordano



 * COURT METRAGE ENFANT  : LE MOINE ET LE POISSON, de M.Dudock de Wit, 6mns.

En deux mots

Le film aux 130 sélections, César du court métrage en 1996.

Synopsis

Un moine découvre un poisson dans un réservoir d'eau près d'un monastère. Il essaie de l'attraper en utilisant toutes sortes de moyens. Au cours du film, la poursuite devient de plus en plus symbolique.

Pour aller plus loin

Qu’écrire d’inédit à propos du Moine et le poisson, sinon réitérer qu’il s’agit d’une véritable splendeur et d’un classique incontesté de l’animation du quart de siècle écoulé.

La pureté de la ligne claire du dessin du Néerlandais Michael Dudok de Wit (à l’encre de Chine et à la gouache) se marie avec une harmonie inégalée à la composition musicale – inspirée de La Follia de Corelli – de Serge Besset, qui devait par la suite se distinguer aux côtés de Jacques-Rémy Girerd, figure centrale de Folimage Valence, structure au sein de laquelle Dudok de Wit a travaillé comme artiste en résidence pour réaliser son film.

Les teintes d’aquarelle du ciel bleu et celles des décors romans, oscillant entre le jaune, le marron et l’ocre, servent d’écrin à la quête du petit moine sautillant à la poursuite d’un poisson taquin, son épuisette à la main. La tonicité du découpage accélère le rythme et entraîne vers une délirante abstraction, digne du capitaine Achab et de sa baleine blanche, poursuivie jusqu’à devenir une véritable obsession, pour une pénétrante métaphore existentielle. Il y a rien moins qu’un éclat d’éternité dans ce chef-d’œuvre éternel.





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